Société Archéologique  du Midi de la France
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SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 2019

Séance privée
separateur

 

Présents : MM. Ahlsell de Toulza, Trésorier, Cabau, Secrétaire général, Mme Napoléone, Secrétaire-adjointe, M. Péligry, Bibliothécaire-archiviste ; Mmes Andrieu, Cazes, Fournié, Jaoul, Pradalier-Schlumberger, MM. Cazes, Garrigou Grandchamp, Lassure, Macé, Peyrusse, Scellès, Surmonne, Testard, membres titulaires ; Mme Bossoutrot-Rebière, MM. Capus, Foltran, Pousthomis, Rebière, Rigault, membres correspondants.
Excusés : Mmes Nadal, Présidente, Sénard, Directrice ; Mme Haruna-Czaplicki, MM. Garland, Penent, Sournia.
Invité : M. Steinmann, géologue.

Après que le Secrétaire général a excusé l’absence de la Présidente, victime des grèves de transport, la Secrétaire-adjointe donne lecture du procès-verbal de la séance du 3 décembre dernier. Celui-ci est adopté avec quelques modifications.

Patrice Cabau donne alors la parole à nos confrères Anne Bossoutrot-Rebière et Jean-Louis Rebière pour une communication sur La nef raymondine de la cathédrale Saint-Étienne  :

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« Notre communication vise à faire un état des connaissances acquises aujourd’hui sur la nef raymondine.
En effet, à l’occasion d’une reprise d’étude, nous avons réalisé dans un premier temps une synthèse des connaissances historiques, archéologiques et architecturales. Certains points ont ensuite été approfondis et quelques découvertes ont pu être faites, qui apportent un éclairage nouveau, non négligeable, sur la nef de la cathédrale Saint-Étienne. Nous traiterons en particulier des chapiteaux, des clefs de voûte et de la peinture murale du pilier nord-est. »

Patrice Cabau remercie les conférenciers pour cette présentation et pour la visite approfondie de cette partie de la cathédrale qu’ils nous ont permis de faire. Il demande pour quelle raison ils ont conservé l’appellation « nef raymondine », que l’on sait inappropriée. Jean-Louis Rebière reconnaît l’utiliser par facilité et pour que tout le monde sache aisément de quoi il est question.
Quitterie Cazes revient sur les propositions de restitution de la cathédrale romane qui ont illustré l’exposé et note qu’il lui paraît nécessaire de rallonger la nef vers le chœur pour intégrer le mur du cloître ; le chevet ne pouvant être restitué dans l’état actuel de nos connaissances.
Michèle Pradalier-Schlumberger se réjouit de voir des photographies rapprochées des sculptures qu’elle avait étudiées avec Yvette Carbonnell-Lamothe, il y a quelques années. Elle réitère le constat de l’emploi d’un système « à l’économie » consistant à réutiliser des chapiteaux romans en comblant les manques par des pastiches ornés de grandes feuilles de fougères, restant dans le style de ces derniers. Elle mesure en outre le contraste entre la fenêtre nord de style rémois et l’entourage, telles les archivoltes sculptées de monstres, de style local et caractéristiques des portails de la première moitié du XIIIe siècle de la région (comme celui de l’église de Rabastens et de Gaillac-Toulza). C’est un bel exemple, conclut-elle, de gothique français adapté.
Daniel Cazes s’interroge ensuite sur le système de fixation par une tige métallique d’une clé de voûte dont un dessin a été montré. Il s’étonne de le voir employé ici alors qu’on le rencontre généralement à la fin du Moyen Âge ; une utilisation aussi précoce serait selon lui une curiosité. Michèle Pradalier-Schlumberger approuve ce qui vient d’être dit et fait remarquer que cette clé est fracturée ; elle s’était interrogée sur la possibilité d’un éventuel remploi lorsqu’elle avait étudié les sculptures de cette partie de la cathédrale. Michelle Fournié rappelle par ailleurs que les titulatures des chapelles ont varié au cours du temps. Elle précise qu’au Moyen Âge, la chapelle fondée par Bernard du Rosier est appelée chapelle Notre-Dame-des-Brassiers (elle ne prendra la titulature du Purgatoire qu’en 1825). La chapelle médiévale du Purgatoire, dont les statuts sont conservés, a été fondée en 1418 ; elle était située dans le cloître, à l’angle nord-ouest, et fonctionnait en liaison avec la chapelle Notre-Dame (qui, à ce moment-là, est la chapelle paroissiale) et la chapelle Saint-Laurent. Certains vestiges montrés par nos confrères pourraient confirmer cette localisation. Louis Peyrusse précise en outre que le vitrail de Gesta qui a été évoqué a remplacé celui de Lami de Nozan, qui s’est dégradé rapidement, car celui-ci ne maîtrisait pas la cuisson du verre. Michèle Pradalier-Schlumberger évoque enfin les murs de la nef de la cathédrale entièrement recouverts des décors peints, dont quelques maigres vestiges nous ont été montrés, rendant à cette partie de l’édifice un caractère beaucoup moins austère qu’aujourd’hui.
Pour finir, Guy Ahlsell de Toulza se réjouit de voir enfin arriver des projets sur cet édifice et signale que des relevés photogrammétriques des voûtes avaient été effectués il y a quelques années. Par ailleurs, comme à la cathédrale de Toulouse, il a pu noter dans l’église de Rabastens des amincissements de piliers. Il suppose que ces travaux, effectués en 1491, ont eu pour but de construire des chapelles ou d’aménager des bancs d’œuvre ou encore des chapelles secondaires. Jean-Louis Rebière répond qu’il n’a pas trouvé de traces de bases pour ces piliers à la cathédrale de Toulouse ; elles sont donc selon lui soit inexistantes, soit enfouies sous le sol.

Patrice Cabau donne la parole à la Secrétaire-adjointe pour une question d’actualité. Sollicitée par l’association ARTILEC, elle a pu visiter les caves de la maison située au n° 10 de la rue Tripière que l’association vient d’acquérir. Celle-ci désire y aménager un atelier participatif où des objets seraient fabriqués ou imprimés en trois dimensions. Selon les informations données, un atelier et un bar occuperaient le rez-de-chaussée, alors que la cave serait transformée en « salle de créativité ». Les nouveaux propriétaires semblent très intéressés par l’aspect patrimonial des caves, qui pourraient dater de la fin du Moyen Âge. Elles conservent en effet deux travées, voûtées chacune d’une croisée d’ogive, aux nervures simplement chanfreinées pour la partie la plus ancienne. Cet ensemble est précédé d’une petite salle voûtée en berceau où aboutit l’escalier venant du rez-de-chaussée. Cette salle est visiblement une reprise plus récente puisqu’on y voit dans l’angle sud-est l’arrachement d’une retombée de voûte et le départ d’un arc doubleau. C’est donc une troisième travée semblable aux deux autres qu’il faut restituer ici. Les clés de pierre ont été laissées lisses et les retombées (et les éventuels culots) sont enfouies dans le sol. Celui-ci a donc été surhaussé depuis le Moyen Âge. Des percements en abat-jour assurent l’aération de ces caves. L’accès initial à ce niveau n’a pas laissé de traces, il est possible cependant que l’on y ait eu accès par la cour qui donne aujourd’hui au n° 7 de la rue Temponières.

Maurice Scellès se voit obligé de rappeler aux membres de notre Société inscrits pour une communication en séance qu’ils doivent absolument faire parvenir à la Présidente un résumé, de préférence accompagné d’une illustration, afin qu’il soit possible d’en faire l’annonce sur la page d’accueil de notre site Internet.

Le Secrétaire général donne enfin la parole à Daniel Cazes pour nous informer des suites de l’affaire de Martres-Tolosane exposée lors de la séance du 19 novembre. En effet, après avoir constaté que des fouilles clandestines avaient été pratiquées sur nos terrains, il a été décidé de porter plainte. La police a donc été prévenue et une copie de la plainte a été donnée au maire et aux fermiers. Par ailleurs, Daniel Cazes annonce que le Bureau a décidé de reprendre tout le dossier des terres que notre Société possède à Martres-Tolosane, car nous avons perdu de vue quelques parcelles. En premier lieu celles que l’usine EDF avait récupérées pour faire une évacuation de trop-plein du canal de Palaminy et qu’elle avait promis de nous restituer en 1988. Nous possédons par ailleurs une autre terre dans le quartier de Bonant, dont la dernière mention, dans nos archives, date de 1972 ; l’acte de propriété de cette parcelle a été retrouvé : elle avait été achetée en 1942 car il y avait des vestiges ; des fermages sont reçus en 1966, mais en 1972 le Trésorier s’étonne de ne rien recevoir de la banque. Notre Société est toujours propriétaire de cette terre et en paye d’ailleurs les impôts, mais ne reçoit aucun fermage. Il est donc nécessaire de reprendre le dossier en main.

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